Dans moins d'un an, notre pays assumera pour la treizième fois de son histoire la présidence semestrielle du Conseil de l'Union européenne. C'est là une grande responsabilité vis-à-vis de nos institutions, mais aussi une responsabilité internationale et une responsabilité politique. Dans un monde comme le nôtre, de plus en plus brutal, en proie à des bouleversements écologiques sans précédent, traversé par une guerre des modèles, il est clair que les fondamentaux du projet européen – la souveraineté, la solidarité, le souci de préparer l'avenir ensemble – prennent un sens nouveau et même une urgence nouvelle. Madame Thillaye me demandait comment nous comptions nous organiser au cours de cette présidence : nous sommes ouverts à toutes les concertations, préalables ou non, à ce sujet. Le secrétaire d'État chargé des affaires européennes, Clément Beaune, se tient à votre disposition. Le Parlement décidera des réunions qu'il souhaite.
L'Europe, pour nous, c'est donc d'abord un projet de souveraineté, pleinement en phase avec le XXIe siècle. Disons-le clairement : le vrai patriotisme consiste aujourd'hui à comprendre qu'il n'y a pas lieu de choisir entre l'Europe et la nation, que tourner le dos à la première serait affaiblir la seconde. Notre souveraineté nationale et notre souveraineté européenne, loin de s'exclure, se conjuguent et se renforcent mutuellement.