Je comprends que cela vous gêne que je vous dise la vérité au sujet de l'Europe de la solidarité, mais c'est comme ça !
Si nous nous étions présentés en ordre dispersé devant les industriels, nous aurions tous été perdants, car nous nous serions battus pour nous arracher les vaccins, ce qui aurait finalement profité aux plus grands pays. Au début de l'épidémie, il est arrivé qu'on s'arrache les masques sur les tarmacs chinois. Nous n'en sommes plus là et nous avons su être solidaires au niveau européen à la fois dans l'achat et dans le partage des vaccins. Je souhaite vraiment que cette dynamique perdure et, même s'il y a çà et là des tentations de sécession, je répète que c'est à la fin de l'histoire que l'on fera les comptes.
Pour assurer la résilience à long terme de l'Union face aux menaces sanitaires transfrontières – on sait qu'il pourrait y avoir d'autres pandémies – , il est nécessaire de renforcer la dynamique de l'Europe de la santé, qui se crée en marchant. Le processus est en cours, je pense au renforcement du Centre européen de contrôle et de prévention des maladies – ECDC – , à la décision de faire de l'Agence européenne des médicaments – EMA – un cadre de coordination, ou encore à l'institution de l'Agence européenne de recherche et de développement biomédicaux avancés, qui couvrira l'ensemble de la chaîne de valeur depuis la recherche jusqu'à la production industrielle.
Je vois dans ces différentes initiatives les signes d'un sursaut bienvenu. Je rejoins Mme la présidente Rabault, qui a évoqué tout à l'heure la carence européenne en matière de production : effectivement, on ne produit plus un seul gramme de paracétamol en Europe…