Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 9h00
Politiques de la france au sahel

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

L'agression terroriste n'y est donc pas un concept fumeux, mais une réalité – il faut le rappeler de temps en temps. En outre, toutes les décisions et orientation que nous avons prises pour y faire face ont été validées par le Conseil de sécurité des Nations unies et par son Assemblée générale.

Le Sahel est la frontière sud de l'Europe, et la menace qui pèse sur les populations de Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad pèse aussi sur la sécurité des autres pays d'Afrique. Songeons au développement de Boko Haram et d'ISWAP – l'État islamique en Afrique de l'Ouest – au Nigeria, à la situation au Mozambique, aux risques de fragilisation de la frontière nord des pays du golfe de Guinée. Nous parlons donc d'une menace pour la sécurité globale, pour celle des Africains, des Européens et des Français.

Nous avons été, il est vrai, les premiers à prendre toute la mesure de cette menace et à agir pour la contrer, d'abord avec l'opération Serval puis avec Barkhane. Mais, depuis huit ans, on assiste à une vraie prise de conscience européenne. Je veux y insister car celle-ci se traduit sur le terrain : Bertrand Pancher l'appelle de ses voeux, mais elle existe déjà avec la montée en puissance de la task force Takuba, la mobilisation sur place des personnels européens dans le cadre de l'EUTM Mali et de l'EUCAP Sahel et Mali, le soutien important de l'Union européenne au déploiement de la force conjointe du G5 Sahel que nous avons soutenu et engagé parce que celle-ci assurera demain la stabilisation de la sécurité dans ces pays, et la mobilisation de militaires et de policiers européens dans la MINUSMA. Mme la ministre des armées reviendra sur tous ces éléments dans un instant.

Depuis huit ans, au-delà de l'engagement européen, une architecture internationale s'est bâtie autour du Sahel. Elle nous permet d'articuler les réponses à apporter immédiatement dans le domaine militaire pour assurer la stabilisation et celles du temps long, réclamées par André Chassaigne, qui touchent à la négociation politique et au développement. Je reviendrai plus tard sur la négociation politique. Pour le développement, l'Alliance Sahel rassemble vingt-cinq partenaires techniques et financiers qui doivent affecter 23 milliards de dollars à plus de 900 projets dans les secteurs essentiels de l'éducation, l'énergie et l'agriculture. Seul le développement inscrira le retour à la stabilité dans la durée : …

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