Cette dimension est en effet essentielle. Nos ennemis ou adversaires poursuivent un but politique ; ils ont parfaitement compris l'intérêt du champ informationnel, qui vise les esprits français et sahéliens, et sape le soutien des populations française et locales à nos opérations.
Plusieurs types d'acteurs répandent de fausses informations et des rumeurs. Des puissances étrangères sont indéniablement impliquées : la Russie et la Turquie font partie des joueurs en compétition pour remettre en cause notre modèle démocratique et nos valeurs, à travers des influences hostiles à la France. On le voit par exemple en Centrafrique, où un récit antifrançais est sans cesse déployé par ces canaux. Les groupes terroristes également ont bien compris la puissance de la désinformation. L'épisode de Bounti est très éclairant à cet égard : les rumeurs infondées se sont rapidement propagées et, quelques démentis que nous ayons apportés, quelques informations que nous ayons partagées, rien n'y a fait, une sorte de vérité alternative s'est installée, même si elle est complètement virtuelle. Un État ne peut pas communiquer sur le fondement de rumeurs invérifiées : nous engageons la parole de la France. Nous vérifions donc sans cesse les informations que nous publions. En outre, il est indispensable que nous aussi investissions ce champ de la guerre informationnelle.