Je crois vous avoir déjà donné des éléments de réponse sur les questions essentielles de la gouvernance et du développement à long terme. J'ai également précisé que les quatre piliers du sommet de Pau sont indissociables, et indiqué que l'accent doit désormais être mis sur les deux derniers piliers, à savoir la gouvernance et la restauration de l'État dans son territoire.
S'agissant du développement, nous sommes attachés à favoriser l'action de la coalition internationale, c'est-à-dire de l'ensemble des partenaires. Rappelons par exemple que c'est la ministre des affaires étrangères de l'Espagne qui préside actuellement l'assemblée générale de l'Alliance Sahel. Beaucoup d'autres acteurs y sont associés, notamment la Banque mondiale, pour faire en sorte que le développement soit au rendez-vous.
Le sujet principal que nous devons traiter, c'est la dimension territoriale du développement : évitons d'additionner des projets séparés les uns des autres – tel organisme, tel pays, faisant telle chose dans telle partie du territoire – et identifions plutôt des zones pilotes, pour coordonner l'action de développement avec les partenaires locaux.
Certes, telles ne sont pas les habitudes des acteurs du développement, car chacun veut apposer son drapeau et sa signature. Depuis la réunion de l'Alliance Sahel qui s'est tenue il y a quinze jours, nous privilégions le renforcement, sous l'égide d'acteurs européens, de la coordination avec les acteurs locaux dans les territoires pilotes qui ont été identifiés. Tel est l'engagement que nous prenons.
Il faudra néanmoins vérifier qu'il se concrétise sur place, car les habitudes prises sont susceptibles de le contrarier, quand bien même il y a beaucoup d'argent disponible, beaucoup de possibilités, beaucoup de projets. Il faut désormais passer à la phase de réalisation et veiller à ce que les projets soient exécutés rapidement, en particulier dans les régions à forte conflictualité comme la zone des trois frontières.