Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 15h00
Explosion de la pauvreté à la faveur de la pandémie de covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Merci, monsieur le ministre, pour la précision de votre réponse, tranquille et pleine de modestie ! À vous entendre, les associations n'ont jamais eu autant de moyens et vous en félicitent. Ce n'est pas la perception que nous avons. Comme vous le savez, notre pays compte désormais dix millions de pauvres, soit un million de plus qu'à l'arrivée au pouvoir de votre majorité en 2017. Ce chiffre représente 15 % de la population. Toutes les catégories sont touchées : les jeunes, les actifs précarisés, les seniors et les femmes, dont la part est prépondérante. Que faites-vous ?

Que faites-vous pour les jeunes qui appellent à l'aide depuis plusieurs mois ? Le président Emmanuel Macron a promis un repas à 1 euro dans les restaurants universitaires, mais les files d'attente devant l'aide alimentaire sont toujours aussi longues. Que faites-vous pour les ménages qui ont du mal à payer leur loyer ? À ma permanence, comme peut-être à la vôtre, affluent les appels de personnes qui n'arrivent pas à se loger. La Fondation Abbé Pierre – est-ce à elle que vous pensiez en disant que les associations vous remerciaient pour votre aide ? – a montré que vous avez réalisé 10 milliards d'euros d'économie sur les APL depuis 2017, et la tendance persiste malgré la crise, avec l'entrée en vigueur de la réforme du calcul des aides au logement.

Que faites-vous pour ceux qui ont des difficultés à se nourrir ? Huit millions de Français ont besoin d'aide alimentaire, soit 3 millions de plus qu'il y a deux ans. Le chèque alimentaire promis par le Président de la République tarde à venir. Deux aides exceptionnelles versées par le Gouvernement aux ménages les plus modestes lors des deux premiers confinements n'ont pas été pérennisées, alors que les conséquences sociales de la crise sont là.

Que faites-vous pour les chômeurs ? D'un certain point de vue, vous agissez, mais à contresens de ce qui est nécessaire, avec la réforme de l'assurance chômage qui va faire perdre des droits à près de 40 % d'entre eux. Vous persistez à vouloir la maintenir contre l'avis unanime des organisations syndicales. Comme c'est pertinent – j'ironise !

Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, cette question est une alerte. Répondez-y, s'il vous plaît, d'une manière un peu plus conséquente que ce que vous venez de faire. Le pays va mal, des millions de nos concitoyens souffrent, la situation sanitaire est terrible et les privations sociales rendent la vie de beaucoup d'entre nous insupportable. De grâce, n'aggravez pas la situation, retirez la réforme de l'assurance chômage et agissez pour aider les plus fragiles à traverser la période actuelle !

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