Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 15h00
Explosion de la pauvreté à la faveur de la pandémie de covid-19

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Je vais essayer d'être précis. Les chiffres du rapport de l'Institut national de la statistique et des études économiques, l'INSEE, pour 2019, c'est-à-dire avant la crise du covid – vous n'allez pas les contester vu que l'année dernière, vous aviez utilisé le rapport de l'INSEE 2018 pour montrer que la pauvreté avait augmenté dans le pays – , montrent que la pauvreté avait reculé dans notre pays en 2019, pour la première fois depuis un certain nombre d'années. Ce n'est pas moi qui le dis, ce n'est pas le Gouvernement, mais l'INSEE : encore une fois, je me réfère aux mêmes données que celles que vous brandissez habituellement pour nous accuser d'agir de manière déraisonnable. Si la pauvreté avait régressé en 2019, c'est essentiellement grâce à la prime d'activité qui avait permis à 200 000 Français de sortir de la précarité. Personne ne dit que c'est suffisant – il restait encore 9,2 millions de pauvres – , mais avant la crise du covid, la trajectoire s'infléchissait favorablement pour la première fois depuis des années.

Effectivement, la crise du covid est venue appauvrir un certain nombre de Français : on pense aux étudiants qui ne trouvent pas de jobs d'appoint ou aux contractuels qui n'ont pas obtenu de missions. Dans ce contexte, nous avons fait ce que n'a fait aucun autre pays autour de nous. D'abord, en matière sanitaire, nous avons assuré une prise en charge à 100 % par l'assurance maladie – sans avance de frais, sans reste à charge – de la totalité des soins inhérents au covid : les tests, les vaccins, les hospitalisations, les consultations, la télémédecine. Vous êtes sensible à la question de l'assurance maladie ? Je le suis également. Ensuite, nous avons apporté une série d'aides : aide alimentaire, chèques, masques… De leur côté, les entreprises ont bénéficié d'un plan de soutien sans précédent de l'État : songez une seconde que le salaire de près de 20 millions de Français a été payé par l'État pendant plusieurs mois grâce au dispositif de chômage partiel. Le fonds de solidarité a soutenu les artisans et les commerçants. Bref, les amortisseurs sociaux ont joué à plein. Cet effort laisse une facture, mais nous l'assumons : c'était cela, le « quoi qu'il en coûte ».

Quant à la réforme de l'assurance chômage, elle a été décalée à plusieurs reprises parce que le contexte ne s'y prêtait pas, puis modifiée pour tenir compte de l'avis des partenaires sociaux. Je ne dis pas qu'elle fait l'objet d'un consensus, …

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