Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 15h00
Explosion de la pauvreté à la faveur de la pandémie de covid-19

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Pendant la crise sanitaire, notamment pendant la période de confinement généralisé, j'ai assisté – comme vous, j'en suis sûr – à des scènes assez exceptionnelles. Les associations avaient peur de manquer de bras craignant que leurs bénévoles, qui souvent ont atteint un certain âge, ne soient obligés de se protéger contre le covid-19. Or non seulement les vieux briscards – j'emploie cette expression de façon affectueuse – , présents depuis des années au sein de ces banques alimentaires, tout en se protégeant, sont restés fidèles au poste, mais nous avons aussi vu affluer des jeunes désireux d'apporter leur aide, conscients des difficultés qui pouvaient se poser dans cette période. C'est formidable. Les associations nous ont dit qu'ils comptaient bien garder ces jeunes qui, même s'ils ne donnent pas autant de leur temps que des retraités, représentent un renouvellement et viennent compléter les manques.

Le bénévolat et l'esprit de solidarité ont de l'avenir, tout comme ces associations auxquelles notre pays doit tant. Je préférerais bien sûr que nous n'ayons plus besoin d'elles mais comme nous savons que ce ne sera pas le cas pendant encore un moment, il faut les consolider. C'est pourquoi nous les soutenons financièrement, nous répondons à leurs demandes et nous organisons des réunions avec elles – y compris en présence du Premier ministre, comme ce fut le cas il y a encore quelques jours. Nous sommes réellement à leur écoute.

Parmi les propositions figurait en effet l'idée du chèque alimentaire. La définition des contours, comme on dit, est en cours d'arbitrage. Au-delà de la portée sociale, l'idée est également d'aider à accéder à une alimentation de qualité, de lutter contre le réchauffement climatique et de favoriser les circuits courts et un modèle agricole durable. Je ne dirai pas que c'est du « gagnant-gagnant » – je déteste cette expression qui me rappelle des mauvais souvenirs – mais que c'est gagnant à tous les coups. Nous verrons quelle forme prendra exactement cette mesure.

Ensuite, avec Clément Beaune, nous sommes allés chercher auprès de l'Union européenne un financement de l'aide alimentaire. Je le répète, les crédits européens augmentent en six ans, sur la période 2021-2027, de 48 %, ce qui est énorme. L'Europe est donc aussi au rendez-vous.

Nous serons toujours aux côtés des associations et soutiendrons toutes les très belles innovations sociales que l'on observe dans notre pays. Nous gagnerions d'ailleurs à travailler sur l'évaluation des politiques sociales telles qu'elles sont conduites dans les territoires. On trouve parfois de très belles expérimentations, qui mériteraient d'être diffusées ou généralisées mais qui ne sont pas forcément connues. Nous travaillons donc sur la méthode d'évaluation de ces politiques sociales.

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