La crise épidémique a entraîné une hausse considérable de la pauvreté et un creusement des inégalités, nous le savons tous. Elle est venue aggraver une situation déjà alarmante : plus de 9 millions de personnes vivent désormais sous le seuil de pauvreté : des intérimaires, des chômeurs, des étudiants, des autoentrepreneurs, des artisans, et bien d'autres personnes, hélas !
Nous pouvons craindre que ce phénomène ne s'enracine et perdure, car nous le savons : une fois tombé dans la précarité, il est très difficile d'en sortir. Plusieurs amortisseurs sociaux ont été mobilisés et renforcés, mais ces derniers ne sont pas tous de nature à répondre à l'urgence du quotidien que vivent beaucoup de personnes.
Certaines pistes ont pourtant été évoquées. Si elles ont recueilli l'assentiment de tous, elles n'ont pas encore été mises en oeuvre. Je pense aux chèques alimentaires : proposés par la Convention citoyenne pour le climat, ils permettraient aux ménages les plus modestes d'acheter des produits alimentaires de qualité, répondant à une logique de circuits courts ou bios selon, en somme, une formule gagnant-gagnant pour les consommateurs modestes comme pour les agriculteurs.
Le 14 décembre dernier, le Président de la République a pris l'engagement de mettre en oeuvre les chèques alimentaires, mais cette mesure ne figure pas dans le projet de loi climat et résilience, que nous nous apprêtons à examiner. Monsieur le ministre, où en est cette promesse ? Quelle forme prendront les chèques alimentaires et quel sera leur montant ? À qui vont-ils bénéficier ? Peut-on espérer voir le calendrier s'accélérer alors que la précarité s'aggrave et que les files d'attente s'allongent devant les associations d'aide alimentaire ?