Depuis déjà plusieurs mois, j'appelle l'attention du Gouvernement sur la situation des travailleurs saisonniers, qui subissent de plein fouet les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire. Beaucoup d'entre eux ont consommé – ou consomment – leurs droits au chômage sur des périodes où ils auraient dû travailler, ce qui leur aurait normalement permis de recharger leurs droits.
Les travailleurs saisonniers du secteur touristique sont dans cette situation : alors qu'ils enchaînent habituellement contrats courts ou saisonniers, ils se retrouvent sans activité et surtout sans visibilité pour l'avenir. Certes, une aide exceptionnelle leur étant destinée a été mise en place ; elle a récemment été prolongée jusqu'au mois de mai. Cependant, cette garantie minimum de revenu de 900 euros par mois, tout comme la prolongation des droits au chômage pour les personnes arrivant en fin de droits lors du second confinement, ne sont que des réponses partielles à la situation de ces salariés. En effet, malgré ces mesures, de nombreux travailleurs se retrouvent dans une situation de précarité et sont dans l'impossibilité de payer leur loyer à la fin du mois ou de se nourrir correctement.
Je tiens à saluer l'immense travail des associations caritatives et des banques alimentaires, ainsi que les actions locales de solidarité qui se mettent en place pour soutenir ces personnes. Mon collègue Michel Castellani vient de vous interroger sur la délivrance de chèques alimentaires aux publics précaires : ce pourrait être une solution à court terme pour les aider à mieux se nourrir. Le Gouvernement envisage-t-il de nouvelles mesures pour soutenir, à plus long terme, ces travailleurs et éviter leur paupérisation ? Monsieur le ministre, envisagez-vous, notamment pour les travailleurs saisonniers, la mise en place d'un dispositif similaire à celui de l'année blanche pour les intermittents du spectacle ? Ces derniers espèrent d'ailleurs le voir se prolonger, étant donné le manque de visibilité sur la réouverture des lieux culturels.