Intervention de Sophie Mette

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 15h00
Explosion de la pauvreté à la faveur de la pandémie de covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Mette :

Je poserai ma première question au nom de ma collègue Michèle de Vaucouleurs, qui ne pouvait être présente aujourd'hui.

La crise sanitaire à laquelle nous faisons face entraîne un appauvrissement de certaines catégories de la population, en raison de ses conséquences sur l'activité économique. Parmi les personnes les plus touchées par la crise, on trouve celles dont les revenus étaient en partie, ou en globalité, tirés de l'économie informelle.

Les secteurs qui emploient habituellement un grand nombre de travailleurs informels sont l'hôtellerie, la restauration, le commerce de détail alimentaire, le bâtiment, le gardiennage ou encore les transports. S'il est difficile d'en évaluer exactement l'importance, selon le dernier rapport du Conseil d'orientation pour l'emploi, l'économie souterraine – incluant le travail non déclaré et l'économie criminelle ou délictuelle – représenterait 12,6 % du PIB français. Elle aurait davantage de poids dans les outre-mer, notamment à Mayotte et en Guyane ; au total, 2,5 millions de personnes seraient concernées par ce secteur de l'économie difficile à mesurer.

Le secteur informel marchand de production de biens et de services concerne deux catégories de travailleurs : les sans-papiers, qui n'ont d'autres choix que de ne pas être déclarés, et les personnes allocataires de minima sociaux ou disposant d'une faible rémunération ou d'une petite retraite, qui complètent leurs revenus par des activités non déclarées, dont de nombreux emplois familiaux. Les travailleurs du secteur informel n'étant pas déclarés, il est très difficile d'évaluer leurs pertes de revenus face à la pandémie du covid-19. Néanmoins, pour en avoir une idée, l'Organisation internationale du travail estime que le premier mois de la crise a entraîné une baisse de 60 % du revenu des travailleurs informels dans le monde.

Monsieur le ministre, comment le Gouvernement entend-il repérer au mieux les travailleurs qui dépendent de ces secteurs ? Dans un contexte de pandémie – qui pourrait devenir récurrente – , ne faudrait-il pas envisager une reconnaissance du secteur informel qui passerait par la régularisation des travailleurs sans papiers ? Comment envisagez-vous de réduire le non-recours aux droits et aux aides sociales de ceux qui peuvent y prétendre ?

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