C'est une question complexe que Mme de Vaucouleurs pose par votre intermédiaire… Tout à l'heure, nous avons rappelé que la sécurité sociale, notre bien commun à tous, fonctionne sur un principe simple : on cotise selon ses moyens, on reçoit selon ses besoins. Le problème, c'est que les travailleurs informels ne cotisant pas, ils ne s'ouvrent pas de droits aux prestations de la sécurité sociale. Cela étant, je précise que le jugement moral n'est pas de mise dès lors que nous parlons de personnes confrontées à la précarité. Reste que notre sécurité sociale se porte d'autant mieux que les travailleurs cotisent et que les choses sont faites dans les règles.
Personne ne pourra nier que les travailleurs clandestins existent. De même, des personnes qui ne sont pas clandestines peuvent se livrer à des activités qui le sont en se retrouvant, de ce fait, en rupture de droits ou en difficulté. Pour les aider, nous pouvons nous appuyer, par exemple dans le champ de la santé, sur le système des PASS, les permanences d'accès aux soins de santé, ou encore les LHSS, les lits halte soins santé. Il y a aussi l'ensemble du tissu associatif, toutes les associations comme Médecins du monde et les ONG qui travaillent sur le territoire. La non-assistance à personne en danger ne fait pas partie de l'ADN de notre pays, nous en sommes d'accord : nous trouvons donc d'autres types de filets de sécurité ou de protection pour ces personnes. Mais il est de fait que les revenus informels des personnes concernées ont chuté pendant la période de confinement, ce qui, chacun peut le comprendre, a aggravé leur situation.
Je vous ferai donc une réponse en deux temps : faisons en sorte qu'à l'avenir les mêmes règles s'appliquent pour tout le monde, afin que tous les Français aient les mêmes droits, c'est fondamental ; ensuite, intervenons de façon très directe pour venir en aide aux personnes qui sont dans la misère et la détresse – en faisant preuve de la plus grande vigilance à leur égard – , en nous appuyant sur le tissu associatif et sur toutes les mailles du filet que notre protection sociale offre, y compris pour ceux qui ne cotisent pas pour elle.