Monsieur le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles, je m'étais déjà exprimée dans l'hémicycle, le 12 janvier dernier, lors de notre débat sur les politiques de lutte contre la pauvreté. Avec la covid-19, les populations qui étaient déjà les plus précaires sont les plus exposées au virus et elles subissent les répercussions sociales les plus dures. En Nouvelle-Aquitaine, la précarité juvénile est particulièrement forte dans certains territoires comme la communauté urbaine du Grand Poitiers ou celle de Limoges Métropole, mais aussi en Gironde, par exemple dans le pays foyen ou, chez moi, dans le Sud Gironde.
Pour les étudiants, les associations caritatives comme le Secours populaire ou les banques alimentaires, que je salue, ont parfois dû suppléer à la disparition des petits boulots. En Nouvelle-Aquitaine, 109 000 jeunes ne sont ni détenteur d'un emploi ni en formation : ils subissent une perte du sens des apprentissages, de mauvaises conditions de travail – selon le logement occupé par la famille et le nombre de personnes à domicile – , et ils manquent de matériels numériques adaptés.
Face à cette situation, l'État a signé avec le conseil régional une convention triennale portant sur la mise en oeuvre de l'obligation de formation des jeunes de 16 à 18 ans. Malheureusement, ce dispositif n'est pas parfait. La lutte contre les problèmes de pauvreté et de précarité chez les jeunes appelle une réponse transversale comportant un appui aux associations de jeunesse et le renforcement de l'aide alimentaire à destination des étudiants. Il faut également mobiliser, dans le cadre d'un véritable dialogue structuré, l'ensemble des réseaux d'éducation populaire et de jeunesse, missions locales, et établissements d'insertion, afin de concevoir et d'animer les politiques publiques de la jeunesse en région, susceptibles notamment de contribuer au traitement des difficultés des jeunes, mais aussi d'offrir des perspectives donnant du sens à leur implication sociale ou citoyenne.