Intervention de François-Michel Lambert

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 15h00
Effets de la crise de la covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Par courtoisie et par respect républicain, je ne commenterai pas votre réponse, madame la ministre. J'ouvre, avec cette nouvelle question, un autre chapitre, celui de la précarité étudiante, qui existait avant la crise sanitaire. Avant le premier confinement, déjà 20 % des étudiants vivaient sous le seuil de pauvreté, et 40 % d'entre eux dépendaient d'au moins une aide financière. Avant la crise sanitaire, les étudiants étaient déjà considérés comme un public fragile.

Depuis un an, les petits boulots ont disparu : 36 % des étudiants salariés, c'est-à-dire un sur trois, ont perdu leur boulot. Les stages se font plus rares. Quant à la solidarité familiale, elle est mise à mal par la précarité grandissante qui touche toute la société. La précarité étudiante n'a pas été engendrée par la crise sanitaire, nous en convenons, mais la crise l'a dramatiquement exacerbée. Étant donné l'ampleur de cette dernière, cette précarité sera durable et risque de créer une véritable génération sacrifiée.

Le soutien des collectivités territoriales et des associations est remarquable, et nous le saluons, mais on ne peut s'appuyer entièrement sur elles. L'État a aussi instauré des aides. En un an, les CROUS – centres régionaux des oeuvres universitaires et scolaires – ont versé deux fois plus d'aides d'urgence aux étudiants, mais c'est si peu par rapport à l'enjeu. Le « quoi qu'il en coûte » semble s'être arrêté à la porte des universités…

Dans le même temps, le Gouvernement s'est opposé à la proposition d'un revenu universel dès 18 ans. Il s'est opposé surtout à l'extension, même provisoire, du RSA pour les 18 à 25 ans.

Je veux combattre les arguments de ceux qui disent que le RSA ne saurait être un horizon pour nos jeunes. Le RSA n'est un horizon pour personne ! C'est un tremplin, un moyen pour franchir une étape difficile de la vie plutôt que d'y demeurer. Vous y opposez la garantie jeunes, que vous souhaitez rendre universelle selon des modalités et un calendrier encore flous – ils ne sont pas encore fixés – , mais elle ne permettra pas de répondre au problème de la précarité étudiante.

Ainsi, au-delà des aides ponctuelles, quel dispositif comptez-vous mobiliser pour répondre immédiatement à la pauvreté dans laquelle vivent aujourd'hui les étudiants, qui demeurent exclus des dispositifs d'urgence sociale ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.