Intervention de Karine Lebon

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 15h00
Effets de la crise de la covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKarine Lebon :

Dès le début de l'épidémie, le groupe GDR a placé la jeunesse au centre de ses préoccupations, comme en témoigne la commission d'enquête créée pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse, dont notre collègue Marie-George Buffet a été rapporteure et dont le travail a abouti à une centaine de propositions ciblées et opérationnelles. Nous souhaitons vous interroger sur deux d'entre elles, les propositions nos 21 et 22.

Le bouleversement du calendrier scolaire et la fermeture de tous les établissements de la maternelle au lycée lors du confinement de mars 2020 ont laissé des traces, et il est à craindre que les retards accumulés par bon nombre d'élèves ne puissent être résorbés par l'année en cours, elle-même chaotique en raison de la fermeture de classes voire d'écoles, de l'absence d'enseignants, de l'isolement d'élèves touchés par le covid-19 et de règles de présence fluctuantes dans les lycées.

Le ministre de l'éducation nationale s'attache à dresser, discours après discours, un état des lieux, d'où il ressort, à l'en croire, que le retard pris dans les apprentissages et les phénomènes de décrochage n'est pas très important, et qu'enseignement en présence et à distance se valent. Cela aurait pu s'apparenter à un exercice de persuasion collective, mais le Gouvernement a, dans le même temps, annoncé un plan de fermeture de classes et de diminution des dotations horaires dans les collèges et les lycées.

Dès lors, rappeler la réalité s'impose : un décalage se fait jour dans les apprentissages, ainsi qu'une diminution sensible des performances des élèves aux évaluations, notamment dans le primaire ; à cela s'ajoute un creusement des inégalités entre les enfants mais aussi entre les établissements en secteur d'éducation prioritaire et les autres. Il faut ainsi souligner la réalité du décrochage scolaire, en grande partie corrélé aux disparités territoriales et qui a atteint des sommets – jusqu'à 25 % – dans les outre-mer.

Notre priorité est d'empêcher la crise d'avoir des répercussions sur le futur des enfants et des jeunes. C'est pourquoi nous vous interrogeons sur la création d'un observatoire national du décrochage scolaire, outil indispensable pour prévenir ce fléau. De même, comptez-vous répondre à la demande exprimée de manière récurrente par l'ensemble des acteurs pour que les programmes soient adaptés, notamment dans les classes à examen ?

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