Intervention de Yannick Kerlogot

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 15h00
Effets de la crise de la covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Kerlogot :

Le dispositif « 1 jeune 1 solution » est certes ambitieux, mais les effets de la crise sur la jeunesse sont tels que nous devrions peut-être de conforter les réponses existantes. Ne serait-il pas possible, par exemple, d'ouvrir l'accès aux EPIDE aux mineurs identifiés comme décrocheurs ? En Bretagne, le seul EPIDE est implanté à Lanrodec, une commune de ma circonscription. Il accueille 120 jeunes et sa capacité va être prochainement portée à 150 places.

Rappelons que la mission première d'un EPIDE est de permettre aux jeunes les plus éloignés de l'emploi de s'inscrire dans une dynamique positive d'insertion, et de les conduire à construire leur place de façon durable dans le monde du travail et dans la société.

J'ai déjà eu l'occasion de formuler cette préconisation, cosignée par soixante-dix députés de la majorité, au Premier ministre, l'été dernier. Il existe aujourd'hui des jeunes de 16 et 17 ans qui expriment le désir d'intégrer cette école de la deuxième chance sur la base du volontariat. Or le règlement de ces établissements ne permet pas de répondre positivement à ce qu'il convient d'interpréter comme une demande d'accompagnement de leur part.

Dès lors, cette situation mérite d'être revue. L'accès aux EPIDE pourrait être adossé au dispositif expérimental du service national universel – SNU – , qui permet, lors du séjour de cohésion – lequel a pour but de rappeler les valeurs de l'engagement au service de l'intérêt général et d'expliquer ce que signifie « faire nation », ce qu'est la République et comment aborder les enjeux du vivre-ensemble – de repérer les éventuels jeunes décrocheurs.

Le SNU offre l'occasion de repérer les jeunes fragiles en décrochage, pour mieux les accompagner. Dès lors, il vous suffirait de prendre l'initiative auprès des EPIDE : selon mes informations, il n'y a pas lieu de légiférer, l'abaissement de l'âge d'accès à ces établissements relevant d'une simple modification statutaire puisque, d'une part, c'est le contrat de volontariat pour l'insertion qui prévoit leur accès dès l'âge de 16 ans, et que, d'autre part, le contrat de service civique ne s'y oppose pas. Par conséquent, j'aurais aimé savoir comment vous comptiez vous emparer de cet enjeu dans les prochains mois.

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