Je souhaiterais profiter de ce débat pour que nous nous arrêtions un peu sur l'un des grands vecteurs d'intégration réussie des jeunes dans le monde professionnel : l'apprentissage.
En 2020, malgré l'effondrement de la croissance due à la crise sanitaire, 500 000 jeunes sont entrés en apprentissage. Ce chiffre n'a jamais été atteint par le passé, alors même qu'il représentait un objectif il y a près de trente ans dans la loi quinquennale relative au travail, à l'emploi et à la formation professionnelle du gouvernement Balladur, il y a vingt ans pour le ministre Dutreil, il y a dix ans dans le plan de cohésion sociale du ministre Borloo et plus près de nous, pour le président Hollande.
Les évolutions législatives et réglementaires récentes, les simplifications apportées par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, les aides exceptionnelles décidées en 2020 ont été, à l'évidence, des leviers puissants pour atteindre ce très bon résultat. Par ailleurs, l'image considérablement redorée de l'apprentissage est le fruit d'une mobilisation de nombreuses branches professionnelles, des collectivités, des entreprises, des universités et des grandes écoles qui, aux côtés de l'État ont su le valoriser dans les territoires. On décèle souvent chez celles et ceux qui s'engagent dans cette voie, un bon taux d'insertion, une maturité particulière et même, souvent, un épanouissement et une confiance en l'avenir.
Ma question est double, et se fait l'écho des préoccupations des acteurs de l'apprentissage, au premier rang desquels, les petites entreprises. En premier lieu, l'aide exceptionnelle qui atteint jusqu'à 8 000 euros lors de la première année du contrat arrive bientôt à son terme, pour être remplacée par l'aide unique à l'alternance qui prévalait en 2019. Ne conviendrait-il pas de proroger cette aide exceptionnelle, alors même que certains secteurs, tels que l'hôtellerie-restauration, secteur clé de l'apprentissage, n'ont toujours pas de visibilité sur les conditions de la reprise ?
En second lieu, l'aide unique de droit commun n'est pas ouverte aux formations supérieures, notamment aux licences et aux masters. Or l'apprentissage offre également aux étudiants l'occasion de financer leurs études, particulièrement dans les grandes écoles et les universités. N'y a-t-il pas intérêt à rendre les formations supérieures éligibles de manière pérenne aux aides à l'apprentissage ?