Intervention de Sandrine Mörch

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 15h00
Effets de la crise de la covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch :

Les jeunes nous le répètent : la société, les médias, les adultes en général véhiculent une image négative et pessimiste de leur génération. Josué, 20 ans, nous dit : « Parler de génération sacrifiée, de perte de confiance, c'est déjà avoir perdu. La situation est la même pour tous et partout, alors mieux vaut se serrer les coudes et voir vers l'avenir que s'enterrer avant même d'avoir essayé. »

Aujourd'hui, en effet, les jeunes sont sous pression, très fortement percutés dans leur vie quotidienne et très lucides sur les difficultés mais, en même temps, prêts à rebondir. Une majorité d'entre eux croient en leur avenir malgré les obstacles, ils ne sont ni sacrifiés ni en conflit de générations.

Tous les intervenants auditionnés lors de la commission d'enquête ont affirmé que nous sortions de trente ans de politiques trop sourdes à la jeunesse. C'est pendant ces décennies que l'appauvrissement, la désespérance et le non-recours aux droits se sont accrus. Aujourd'hui, alors que le Gouvernement mobilise un budget colossal de presque 7 milliards d'euros dans son plan « 1 jeune 1 solution » pour répondre très concrètement à la crise, les jeunes sont les plus nombreux dans notre société à ne pas recourir à leurs droits puisque seul un sur deux les fait valoir. Depuis longtemps – bien avant la crise – , ils sont découragés par la complexité de l'administration et par l'éparpillement des dispositifs que nous leur proposons.

Certains organismes comme la caisse d'allocations familiales ou la mutualité sociale agricole de Toulouse, s'attaquent à ce non-recours aux droits : sur 18 500 rendez-vous avec ses assurés, la mutualité vient de débloquer 8 500 aides qui n'avaient jamais été touchées – presque la moitié – pour 334 seulement qu'elle a supprimées parce qu'indûment perçues. Cela tord le cou aux poncifs, tout en mettant en lumière l'importance du non-recours aux droits.

Madame la ministre, pouvez-vous nous confirmer que la lutte contre le non-recours aux droits constitue une priorité du Gouvernement ? Comment comptez-vous simplifier les démarches, les exigences de pièces justificatives qui sont souvent un obstacle ? Comment améliorer la visibilité des dispositifs alors que les sites d'information des ministères se multiplient, parmi lesquels la plateforme « la Boussole des jeunes » que votre ministère a développée, le site « 1 jeune 1 solution » créé par le ministère du travail, de l'insertion et de l'emploi, ou encore le tout nouveau site du ministère de l'intérieur, consacré au plan « 10 000 jeunes » ?

Enfin, comment le Gouvernement compte-t-il mettre fin à l'empilement des dispositifs locaux et nationaux, notamment par la création d'un revenu universel d'activité, dont les travaux devaient arriver à leur terme en 2021, ainsi que nous l'avait indiqué Mme la ministre déléguée, Brigitte Bourguignon ?

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