Intervention de Sabine Rubin

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 15h00
Effets de la crise de la covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Rubin :

Je tiens à mon tour à saluer le travail réalisé par mes collègues de la commission d'enquête. Le rapport, comme cela a déjà été souligné, met en avant la situation dramatique des enfants et de la jeunesse de notre pays. Le constat, amer, est largement partagé : fragilité psychique et détresse socio-économique, pour la jeunesse ; chômage et précarité, appréhensions et incertitudes quant à l'avenir, notamment pour les étudiantes et les étudiants.

Lundi, lors de ma permanence, je me suis entretenue avec une étudiante, en première année de droit à l'université Paris 1. Comme son expérience et tous les autres témoignages le montrent, tout ne va pas si bien, madame la ministre. Malgré une bourse d'échelon 6, d'un montant de 489 euros mensuels, cette jeune femme ne dispose, une fois qu'elle a réglé le loyer de sa résidence étudiante, que de 50 euros par mois pour ses achats alimentaires et il lui est difficile de bénéficier des repas à un euro proposés par le CROUS de Port-Royal, puisque sa résidence est en banlieue parisienne, et qu'il lui faut une heure pour s'y rendre.

Le rapport de la commission d'enquête indique très justement que, dans une société qui prône la réussite et le succès solitaire de l'individu, demander une aide est parfois vu comme un échec. Si 23 % des étudiants n'y ont pas recours, comme cela a déjà été mentionné, c'est d'ailleurs pour cette raison, outre la complexité administrative.

Il ne faut pourtant pas mésestimer l'importance des aides ponctuelles, surtout dans les circonstances actuelles. Cette même étudiante m'a confirmé que le versement de 150 euros avait représenté une bouffée d'oxygène et a d'ailleurs regretté que l'aide ne soit pas permanente. Il est cependant temps que notre pays reconnaisse la spécificité du statut des étudiants, qui participent pleinement à la vie de notre nation, en tout cas à son futur.

Sur ce sujet, la proposition no 61 du rapport évoque brièvement la nécessité d'une réflexion sur les moyens de l'autonomie financière et matérielle des étudiants. Dans cette perspective, que pensez-vous du revenu étudiant ou d'une allocation d'autonomie ? Pourquoi ne pas les mettre en oeuvre ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.