La situation d'extrême précarité dans laquelle se trouve la jeunesse depuis le début de la crise sanitaire est devenue inacceptable : elle ne peut plus durer. Détresse psychologique, isolement, mais également précarité financière : les étudiantes et les étudiants cumulent les difficultés, ne parvenant plus à joindre les deux bouts. Des ONG ont tiré la sonnette d'alarme sur la situation des jeunes femmes pendant le confinement. Le constat est sans appel : 65 % à 70 % des étudiants aidés par les ONG sont des femmes. Déjà, avant la crise, la précarité touchait davantage les jeunes femmes, qui sont 40 % à être boursières, contre 34 % d'étudiants. Or la précarité a des effets sur de nombreux aspects de la vie, dont le recours aux soins sur lequel je souhaite appeler votre attention.
Quel accès aux soins pour les étudiants, et particulièrement les étudiantes, pendant la crise sanitaire ? 28 % d'entre eux évoquent des délais de rendez-vous trop longs et 12,5 % des difficultés en matière de distance et de mobilité pour consulter un médecin. Je me pose également la question des capacités d'accueil et de prise en charge des étudiants dans le cadre des structures de santé universitaires. Si ces services sont demeurés largement ouverts pendant le confinement, ils ont été principalement tournés vers la gestion de l'épidémie. Qu'en est-il de tout le reste, de l'accès à l'information et à la prévention en matière de santé sexuelle et de l'accès à l'IVG ? Les périodes de confinement ont exacerbé et mis en lumière les difficultés de recours à l'IVG, laissant craindre une augmentation du nombre de grossesses imposées du fait du dépassement des délais légaux.
Comment éviter de sacrifier cette génération ? Il faut avant tout lutter contre toutes les formes de précarité étudiante, ce qui suppose de prendre en compte l'ensemble des inégalités, dont celles liées au genre. Il faut accompagner les mesures conjoncturelles de réels changements structurels. Il faut garantir aux jeunes un accès effectif à leurs droits, dont l'accès aux soins.
Comment repenser et réaménager le service de santé universitaire pour que la continuité de la prévention et des soins soit assurée, même en cas de crise sanitaire, et, je dirais même, surtout en cas de crise sanitaire ?