Monsieur le président Abad, merci de me donner, au nom du Gouvernement, l'occasion de rendre à mon tour à Olivier Dassault, devant la représentation nationale, l'hommage qu'il mérite.
Olivier Dassault, c'était bien sûr d'abord un nom, Dassault, une légende industrielle de l'aéronautique française née après les heures noires de l'Occupation, où le fondateur Marcel fut déporté en raison de ses origines. Après la guerre, la famille Dassault – Marcel, puis Serge – ont fait honneur à l'industrie française en donnant à leur groupe le rayonnement que l'on sait. Cependant, ils avaient aussi une haute conscience de l'engagement et de la chose publique et c'est cet héritage, entre autres, qu'a fait fructifier Olivier Dassault.
Vous l'avez dit, Olivier Dassault fut élu député de l'Oise dès 1988 au fauteuil de son grand-père Marcel. Il aura donc siégé dans cet hémicycle de 1988 à sa mort brutale survenue il y a quelques jours, avec une seule interruption en 1997. Les électeurs de sa circonscription lui ont ainsi renouvelé leur confiance à six reprises, et Olivier était si fier de cette confiance populaire qu'il préféra quitter la présidence du conseil de surveillance du groupe plutôt que de renoncer à siéger parmi vous.
Olivier Dassault, j'en rends compte, aimait profondément le Parlement et le travail parlementaire. Cet homme était un véritable Protée : un industriel, un aviateur, un homme érudit, mais aussi un artiste dans l'âme. Photographe dont l'oeuvre a été exposée dans le monde entier, il fut aussi rapporteur spécial du budget de la culture.
Je ne vous le cache pas, j'aimais beaucoup Olivier Dassault, et je crois pouvoir dire ici que cette profonde estime était réciproque. Le hasard a voulu que nous passions la matinée du vendredi qui a précédé sa brutale disparition à Beauvais, au coeur de sa circonscription. Avec le ministre de l'intérieur, nous avions évoqué des questions de sécurité, et je l'avais trouvé fidèle à lui-même : un homme élégant, un homme auquel le sectarisme et l'esprit de division étaient étrangers, un homme engagé dans tous les sens du terme pour la cause de son territoire, ainsi que des femmes et des hommes qui y vivent.
À votre groupe, monsieur le président, qui était celui d'Olivier Dassault, je dis mes pensées chaleureuses. À toute l'Assemblée, madame la présidente, j'exprime la haute conscience qu'a le Gouvernement de perdre un serviteur du Parlement, un collègue respectable et respecté sur tous les bancs. À sa famille et à ses proches, j'adresse mes condoléances les plus sincères et les plus attristées.
Cher Olivier, tu vas beaucoup nous manquer.