Faut-il aussi rappeler que nous avons réglé nombre de dossiers problématiques, ce qui nous a notamment conduits à l'abandon, l'arrêt ou le rejet de plusieurs projets : l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, EuropaCity, le terminal 4 de l'aéroport de Roissy, la montagne d'or en Guyane.
Parlons aussi des plans de relance. L'ONU classe le plan de relance européen, pour lequel notre pays s'est battu, au deuxième rang des plans les plus favorables au climat dans le monde, tandis que celui de la France arrive en troisième position.
Si nous pouvons évidemment être fiers de l'action menée par la France depuis plusieurs années, nous ne saurions nous en contenter. Notre détermination à aller encore plus loin pour gagner la bataille de l'urgence climatique est totale car vitale pour les générations futures et pour la nôtre. À ceux qui n'en sont pas convaincus, notre jeunesse, si malmenée par la crise mais si courageuse lucide et volontaire, qui force notre admiration, sait crier son exigence.
Au fil des auditions d'experts, menées avec mon collègue Christophe Arend et les parlementaires participant à nos travaux, nous avons pu mesurer avec quelle intensité notre maison brûle, comme le disait le président Chirac. Certains experts estiment qu'en France, d'ici à la fin du XXIe siècle, la température moyenne augmentera d'environ 4 degrés, voire de 6 degrés dans les pires scénarios. L'appauvrissement de notre biodiversité n'est hélas plus une menace : près d'un million d'espèces animales et végétales sont déjà sur le point de s'éteindre. Ne parlons pas de la pollution de l'air, de l'eau et des océans. La dégradation globale de l'environnement est plus rapide que prévue. Or, ce que l'homme a engendré comme désastreux déséquilibres, il a le devoir d'y mettre rapidement un terme.
Les conséquences de ces méfaits anthropiques sont déjà lourdes. Sous peu, elles seront gravissimes et auront un impact sur de nombreux champs de notre vie, car le dérèglement climatique n'a pas pour seul effet d'augmenter la température moyenne, il contribue déjà pour beaucoup à l'appauvrissement, aux famines, aux flux migratoires et aux conflits. Il y a deux semaines, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est d'ailleurs réuni pour aborder les conséquences du dérèglement climatique sur la sécurité internationale et l'intensification des conflits.
Il faut donc l'admettre : le temps de la prise de conscience, celui de la Charte de l'environnement, est aujourd'hui révolu, et celui de l'action immédiate est venu. Ne passons pas pour de mauvaises raisons à côté de ce texte qui consacre l'engagement écologique de notre nation et dont la portée est immense.
Soyons, avec courage, à la hauteur de l'enjeu, en dépassant certains clivages et en travaillant de concert pour le mener ensemble au référendum. ? uvrons pour que les Français puissent s'exprimer sur cette question qui engage leur avenir et montrons ainsi que la France peut être le premier État européen à inscrire la lutte contre le dérèglement climatique dans sa loi fondamentale.
Nous allons débattre et nous aurons des désaccords, mais la seule question qui vaille est la suivante : la préservation de l'environnement et de la diversité biologique, ainsi que la lutte contre le dérèglement climatique sont-elles des priorités de la France ?