L'eau courante que nous buvons et qui sort de nos robinets est désormais payante. Des firmes font du profit et ont construit leur empire à partir de ce bien commun. Tel un Jules Verne pessimiste – il a vécu lui aussi à Amiens – , je m'interroge : allons-nous assister à la même évolution pour l'air ? Demain, l'air que l'on respire aura-t-il lui aussi besoin d'être filtré et sera-t-il payant ? Nous devons garantir que l'eau, l'air et l'énergie resteront des biens publics.
Nous faisons face à un paradoxe – je dirais même à une anomalie. Quand l'eau devient imbuvable, cela ouvre un marché à certaines firmes. Si l'air devient à son tour irrespirable, on peut craindre qu'il y ait là aussi un nouveau marché pour des acteurs économiques.
Nous voulons donc la garantie que les crises environnementales qui s'installent dans notre pays ne créeront pas des opportunités de profits pour les entreprises privées. Étrange situation que la nôtre dans laquelle plus il y a de crises, plus les opportunités de profits sont grandes. Il faut inscrire dans la Constitution que l'eau, l'air et l'énergie sont des biens communs !