Je voulais simplement faire un petit clin d'oeil à notre collègue Ruffin : le fait que vous utilisiez la notion de « bien commun » me ravit, c'est une belle référence qui vient de la philosophie thomiste et je m'en réclame moi-même, ainsi qu'une bonne partie de notre groupe.
Seulement, nous ne voulons pas du verbe « garantir », parce qu'il a pour effet de censurer l'action non seulement du législateur mais aussi de la société civile dans son ensemble, donc de censurer la recherche, la science et l'innovation, à un moment où il est nécessaire d'être agile et réactif. Regardez l'affaire des vaccins : les pays les plus lents sont les nôtres, ceux de l'Union européenne ! Israël a réagi plus vite, tout comme le Royaume-Uni et les États-Unis, pendant que nous nous censurons, que nous nous freinons, que nous nous interdisons d'agir ! C'est un problème redoutable.
Vous devriez vous poser la question, monsieur le ministre : comment se fait-il que parmi les grands patrons qui sont à la tête des grandes entreprises pharmaceutiques internationales, notamment américaines, on trouve deux Français ? N'ont-ils pas pu travailler chez nous ? Ils ont dû s'expatrier du fait de l'application du principe de précaution et de difficultés diverses et variées auxquelles ils ont été confrontés. C'est pour cette raison qu'il ne faut censurer ni le législateur ni la société civile, en particulier les scientifiques et les chercheurs. Il faut au contraire que nous soyons très réactifs, car ceux qui s'en sortiront demain sont ceux qui seront capables d'innover pour faire bouger les choses, dans l'intérêt du bien commun – je reprends cette belle expression thomiste évoquée par François Ruffin.