On se retrouve face à une énorme difficulté, révélatrice de ce que ce texte est pour le Gouvernement : une formalité. Tout est convenu avec la majorité : tous les amendements seront rejetés, on peut faire un peu d'animation démocratique, mais la partie est jouée d'avance et nos discussions ne servent à rien. Quand bien même on marquerait des points dans les consciences, pas une virgule ne bougera car telle est la consigne donnée par le seul cerveau supposé créatif de notre pays, celui du Président de la République. Il en a décidé ainsi et c'est donc ainsi que cela se passera. Tout ou plus pouvons-nous faire ici de l'animation démocratique – et encore : pas tellement démocratique.
Vous dites, monsieur le ministre, qu'entre le dire et le faire, vous choisissez le faire, mais des 149 propositions de la convention citoyenne sur le climat, vous n'en avez retenu que dix ! Le Président de la République avait promis aux 150 citoyens de la convention que leurs propositions seraient reprises sans filtre, soit à l'Assemblée, soit par référendum, soit en application directe. À l'arrivée, on n'en a que 10 sur 149. C'est déjà bien gentil de leur part d'avoir attribué au projet de loi, dimanche dernier, la note de 3,3 sur 10 ! Ne racontez donc pas d'histoires : aujourd'hui, on est purement dans le dire, dans la communication. Vous cherchez juste à prétendre que vous avez tenté de changer quelque chose et à donner à l'opinion un os à ronger en matière environnementale.