Je pense qu'il y a du pour et du contre. Je suis favorable à l'amendement de M. Potier – nous avons déjà partagé les mêmes avis sur la protection de l'environnement. La notion de bien commun mondial permet de donner du champ ; elle s'articule bien avec ce que fait déjà l'UNESCO – Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture. C'était aussi mon objectif lorsque j'ai proposé d'ajouter les notions de nature et de culture à l'article premier de la Constitution.
Cela étant, d'où provient la volonté de réviser la Constitution, alors même que nous examinons, en même temps, deux projets de loi relatifs à l'environnement ?
Par ailleurs, John Kerry, l'envoyé spécial du gouvernement américain pour le climat, est aujourd'hui à Paris. Après avoir rencontré le Président de la République ce matin, il a déjeuné avec Bruno Le Maire, qui se réjouit de travailler sur la finance verte. Nous connaissons tous l'engagement de M. Kerry pour l'environnement mais aussi son activité dans le secteur privé, entre ses fonctions dans le gouvernement de M. Obama et sa nomination dans le gouvernement actuel.
Toutefois, les Français sont en droit de réclamer la transparence, afin de savoir si c'est une coalition franco-américaine ou une coalition franco-euro-américaine qui décide – M. Kerry ayant rendu visite à Mme von der Leyen hier. Je ne soutiens là aucune théorie du complot ; au contraire, ma volonté de transparence me conduit à vous préciser l'agenda politique, alors même que je reconnais l'engagement de M. Kerry dans ces combats. Du reste, je l'avais sollicité il y a quelques années sur des questions relatives à la protection des océans.
Il est néanmoins important que les Français comprennent que la collusion de divers agendas politiques favorise ce projet de loi constitutionnelle. C'est un devoir de leur expliquer la genèse de la volonté de modifier la Constitution française.