Dans les interventions du ministre et du rapporteur, il y a eu des moments plus sympathiques que d'autres, avec des arguments de fond mais aussi des postures, comme le fait de reprocher à un membre de l'opposition d'arriver tout juste dans l'hémicycle parce qu'il participait jusqu'ici à d'autres travaux de commission. C'est habituel, mais nous ne procédons heureusement pas toujours de cette manière.
Monsieur le ministre, vous pouvez procéder à toutes les génuflexions que vous voulez – pourquoi ne pas rappeler que l'on conseille aux gens de fermer le robinet lorsqu'ils se brossent les dents ? – mais, franchement, tous les exemples que vous donnez ne sont pas à la hauteur de ce que nous avons à faire. Et si vous voulez dresser une petite liste, je vous citerai pour ma part le Haut Conseil pour le climat, le Conseil national de la transition écologique, le CESE – Conseil économique, social et environnemental – , le Conseil d'État et 110 organisations non gouvernementales, qui fustigent tous le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets.
Vous rappelez-vous de cette belle image du Président de la République dans les jardins de l'Élysée, sous le soleil, face aux 150 membres de la convention citoyenne ? Ils ont cru à sa promesse, monsieur le ministre ! Or les trois quarts de leurs 149 propositions sont repoussées, ajournées ou édulcorées. Et nous allons collectivement le payer !
En effet, cette affaire, monsieur le ministre, reléguera nombre de nos désaccords politiques à un second rang. C'est l'écosystème compatible avec la vie humaine qui est en jeu aujourd'hui et c'est bien cela qu'il faut avoir à l'esprit. Une chose est claire, dans l'expression « capitalisme vert », le problème n'est pas la couleur ; c'est le modèle qu'il faut changer.
C'est pourquoi nous en appelons à la planification. Oui, la règle verte est un défi humain et technique formidable.