On revient effectivement au concept de non-régression. Il s'agit de compléter l'article par les mots suivants : « , son action ne pouvant faire l'objet que d'une amélioration constante ». Il nous semble que cela serait une véritable avancée constitutionnelle. Il est vrai que chaque avancée constitutionnelle peut avoir des effets pervers. Lorsque nous avons intégré la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dans le bloc de constitutionnalité – il y a désormais longtemps – , nous avons été confrontés au fait que le Conseil constitutionnel puisse décider à la place du législateur, ainsi qu'à des risques d'excès de judiciarisation de la politique. Il n'empêche que nous n'allons pas dire que cette intégration n'était pas une avancée. De même, inscrire le principe d'amélioration constante dans le bloc de constitutionnalité serait un progrès. Comme je l'ai rappelé hier, nous avions estimé que ce principe figurait dans la charte de l'environnement. Le Conseil constitutionnel, dans sa décision du 10 décembre 2020, en a décidé autrement. Nous avons aujourd'hui l'occasion de l'inscrire dans la Constitution, et cela nous semble indispensable.