J'ai bien noté que le Gouvernement proposait dix-sept mots et pas un de plus, mais je veux l'alerter une nouvelle fois sur l'écologie dogmatique et la décroissance. Force est de le constater, il y a sur ce sujet une scission au sein de notre hémicycle, comme d'ailleurs dans notre capitale régionale de Bordeaux – à laquelle je sais que vous êtes comme moi attaché, monsieur le rapporteur. Nous l'observons au quotidien. Je refuse, quant à moi, que la protection de l'environnement se fasse contre le reste du monde. Sous ma casquette de rapporteur spécial de la commission des finances pour le budget des transports, j'ai vu trop souvent échouer de grand projets d'infrastructures sous le prétexte d'une écologie dogmatique ou de recours abusifs.
Par cet amendement, nous proposons de consacrer, dans la Constitution, les ressources fondamentales environnementales dont les êtres humains ont besoin pour vivre, au premier rang desquelles les matières premières que sont l'eau et le granulat, lequel permet la construction des routes. On pourrait parler aussi des forêts et de toutes les ressources que nous avons évoquées tout à l'heure et qui constituent des biens communs mondiaux. Je vous ai toutefois entendu, monsieur le garde des sceaux : vous n'entendez pas retenir cette approche développée dans les années 1980 par une économiste américaine.
Cet amendement vise à introduire dans la Constitution les biens communs que sont le climat, l'eau et la santé, ainsi que la notion du vivant, distinct de l'environnement, afin d'éviter d'opposer l'écologie et l'économie.