Il vise à inscrire dans la Constitution que la République « condamne les délocalisations industrielles qui continuent à polluer sans restriction. »
Pourquoi ? Parce qu'en dépit des efforts fournis en France, on constate que si, depuis trente ans, les émissions directes de gaz à effet de serre liées à la demande intérieure ont baissé d'environ 30 %, les émissions importées ont dans le même temps augmenté de 78 %. En vérité, nous ne nous améliorons pas du tout en matière d'émissions de gaz à effet de serre : nous les faisons simplement produire ailleurs. Le récent rapport du Commissariat général au développement durable – un rapport officiel, donc – confirme d'ailleurs que « les émissions importées représentent plus de la moitié de l'empreinte carbone de la France (57 % en 2018) ».
Si l'on réduit l'empreinte carbone en France sans réduire l'importation de CO2, nos efforts ne servent à rien. Vous pouvez m'opposer que la rédaction de l'amendement ne vous convient pas ou que le verbe n'est pas bien positionné dans la phrase, mais que comptez-vous faire pour lutter contre cette réalité macro-économique qui mine, au fond, toute ambition environnementale ? Nicolas Hulot l'expliquait déjà quand il soulignait que nous ne nous en sortirions pas en construisant des éoliennes, si nous ne remettions pas en cause le libre-échange, car ce dernier annihile tous nos efforts. C'est sur ce point que je vous demande de répondre.