Que fait-on des 1 200 détenus identifiés comme radicalisés qui se trouvent dans la masse des détenus de droit commun, et qui ne sont passés ni par les QER ni par le quartier spécifique ?
Dans le cadre de l'un des trois rapports que j'ai consacrés à ces questions sous l'empire de la précédente commission des Lois, j'avais visité, il y a deux ans, l'établissement de Lille-Annoeullin où sont affectés ceux qui se situeraient dans le milieu du spectre, selon votre terminologie. Je m'étais alors interrogé sur la faculté qui était toujours laissée à ces détenus d'interagir les uns avec les autres. À l'époque, il y avait deux espaces de 14 détenus chacun dans ce quartier. Les deux espaces étaient étanches mais, au sein de chacun d'eux, les détenus avaient la faculté d'échanger à l'occasion des activités de la vie quotidienne. En conscience, je me suis demandé si l'on ne courait pas le risque de créer là-bas des conditions de coopération, de création de katiba, de cellules de combat, autrement dit de lieux encore plus dangereux.