Manifestement, les conditions d'examen du texte – saucissonné en trois temps – ne satisfont personne, non plus que l'irrecevabilité opposée à de nombreux amendements.
Pourtant, faciliter l'accès au sport et en développer les pratiques pour le plus grand nombre constitue un objectif que tous les groupes politiques de notre assemblée ne peuvent que partager. C'est d'autant plus vrai en cette période de pandémie : les salles de sport sont toujours fermées, les matchs se déroulent à huis clos et – c'est le plus inquiétant – on constate une baisse significative des pratiques sportives, surtout chez les jeunes.
Alors que le Président de la République avait annoncé une grande loi sur le sport, nous allons examiner, en procédure accélérée, une proposition de loi qui ne veut fâcher personne. Certes, les trois rapporteurs ont mouillé le maillot, mais il s'agit ni plus ni moins que d'une loi d'affichage, dont la majorité avait besoin avant les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris.
L'article 1er légitime la pratique d'activités physiques et sportives dans les établissements sociaux et médico-sociaux, ce dont je me réjouis. Il m'offre également l'occasion d'évoquer le sport santé sur ordonnance, pour faire suite à la question que j'avais posée sur le sujet en commission. Depuis 2012, on peut se faire prescrire des séances de sport quand on souffre d'une maladie chronique, notamment à Strasbourg, monsieur le président de la commission. Ce dispositif pourrait sembler en décalage avec la réalité, mais il a plutôt fait ses preuves. Il vient d'être étendu aux personnes souffrant d'un covid long. Considérées comme guéries, elles sont fragilisées par une fatigue persistante ou une gêne respiratoire, psychologiquement difficiles à accepter. Le programme sport santé les fait bénéficier d'exercices d'assouplissement, d'équilibre ou de renforcement musculaire : elles reprennent goût à la vie. Il n'y a plus qu'à souhaiter que le sport santé sur ordonnance fasse des émules dans toute la France.