Intervention de Jean-Louis Touraine

Séance en hémicycle du jeudi 18 mars 2021 à 9h00
Amélioration du système de santé par la confiance et la simplification — Article 2 septies

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

Cet amendement propose de rétablir l'article adopté par nos collègues du Sénat, moyennant quelques modifications. Il propose ainsi d'autoriser les médecins de ville à prescrire le traitement post-exposition au VIH, ainsi que les pharmaciens de ville à le délivrer sans ordonnance.

Le traitement post-exposition est une forme de prophylaxie qui doit être mise en oeuvre très rapidement après une exposition au risque – idéalement dans les quatre heures qui suivent, au maximum dans les quarante-huit heures. Il est prescrit et dispensé dans les CeGIDD – centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic – , les services de consultations spécialisées et les services d'urgence des établissements de santé.

À la méconnaissance du dispositif s'ajoute la complexité de son accès. Les acteurs pointent notamment d'importantes inégalités territoriales et indiquent que les personnes exposées à un risque ont tendance à s'adresser prioritairement aux professionnels de ville, notamment aux pharmaciens, comme cela se fait pour la pilule du lendemain.

Plusieurs rapports ont demandé que soit étudiée la possibilité de faire évoluer l'accès à ce traitement préventif en autorisant les médecins généralistes à prescrire les premières prises et les pharmaciens à les délivrer sans ordonnance. La Cour des comptes invitait notamment, en 2019, la Haute autorité de santé à évaluer le dispositif.

À la différence de nos collègues sénateurs, je souhaite inscrire le patient dans un parcours de soins, puisque la prescription est limitée aux premières prises ; il serait ensuite orienté vers un médecin spécialiste pour la poursuite efficace du traitement. Je rappelle que ce traitement post-exposition est aujourd'hui prescrit et dispensé pour les premières quarante-huit ou quatre-vingt-seize heures, après quoi une visite médicale est obligatoire. Ce traitement dure quatre semaines, à l'issue desquelles plusieurs tests sérologiques de contrôle sont réalisés au cours des trois mois suivants.

J'en profite pour interroger la ministre sur la prime aux prescriptions PrEP – prophylaxie pré-exposition – pour les médecins généralistes : où en sommes-nous ?

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