Intervention de Régis Juanico

Séance en hémicycle du jeudi 18 mars 2021 à 15h00
Démocratiser le sport en france — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

Je suis favorable à l'amendement présenté par Mme la ministre déléguée.

Nous avons évoqué tout à l'heure les conseils locaux des activités physiques et sportives, mais la création d'une association sportive dans les établissements du premier degré, comme il en existe dans les collèges et les lycées, constituait également l'une des propositions contenues dans le rapport au Premier ministre que j'avais écrit avec Pascal Deguilhem en 2016 sur l'activité physique et sportive tout au long de la vie.

Je suis cependant sceptique quant à l'appellation « alliance éducative territoriale ». Pour favoriser la continuité du parcours sportif, il faut en effet assurer un lien entre les activités pratiquées pendant le temps scolaire – l'éducation physique et sportive, l'EPS, mais aussi les activités physiques, sportives et artistiques, les APSA, que vous avez évoquées – , celles pratiquées pendant le temps périscolaire et celles pratiquées pendant le temps extrascolaire. J'ajoute que les associations sportives peuvent intervenir à l'école et dans les établissements du second degré, sans oublier le réseau Génération 2024, que vous avez mentionné.

Toutefois, pour garantir un véritable parallélisme avec le système en place dans les collèges et dans les lycées, de nouvelles ressources humaines seront indispensables. Or elles risquent de manquer dans les établissements du premier degré. Pour le moment, l'Union sportive de l'enseignement du premier degré – USEP – et les associations du premier degré fonctionnent sur la base du volontariat.

De leur côté, les 30 000 enseignants d'EPS des collèges et des lycées bénéficient d'un forfait de trois heures consacrées au développement de l'association sportive de l'établissement dans lequel ils exercent. Ce forfait est compris dans leur temps de travail hebdomadaire. Ils sont donc rémunérés pour s'occuper de l'association sportive. Un système équivalent sera-t-il prévu pour les établissements du premier degré ? Nous pourrons certes compter sur des personnes ressources puisque 10 % des professeurs des écoles sont issus de la filière STAPS – sciences et techniques des activités physiques et sportives – et possèdent donc les compétences nécessaires pour animer une association.

Sous réserve que des moyens humains et financiers soient prévus et que la désignation des savoirs fondamentaux soit harmonisée afin d'assurer une continuité entre l'école primaire et le collège – notamment pour le cycle 3, entre le CM2 et la sixième, pour « le savoir nager » et « le savoir rouler à vélo » – , nous partageons l'objectif du Gouvernement. Nous l'invitons cependant à réfléchir à une meilleure formulation.

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