Notre ambition est de bâtir une véritable culture sportive. C'est pourquoi les députés du groupe GDR réaffirment que le sport doit faire l'objet d'une politique publique forte de la part de l'État. De fait, toutes les grandes évolutions en matière sportive ont été le résultat de l'action volontariste de ce dernier. J'en veux pour exemple l'engagement du ministère des sports dans la lutte, aujourd'hui contre les violences sexuelles et contre les discriminations dans le sport, comme hier dans la lutte contre le dopage. Amoindrir le rôle de l'État, loin de renforcer la capacité d'action des autres acteurs, affaiblit le sport.
Le sport doit être mis au c? ur de l'action publique, par exemple en matière de santé, d'éducation, de culture, d'aménagement du territoire, ou encore de protection de l'environnement et de la biodiversité – je pense particulièrement aux sports de nature, que nous aurions aimé aborder à l'occasion de l'examen de ce texte. La dimension interministérielle du sport qui découle de cette exigence suppose au préalable un ministère des sports de plein exercice, doté de missions de premier ordre et d'une administration ayant les moyens d'agir.
Enfin, nous souhaitons faire part de notre grande préoccupation face aux dérives du « sport business » et aux bulles inflationnistes qui menacent la pérennité même des clubs, comme on le voit actuellement pour le football. L'État doit réguler plus efficacement ces dérives, en faisant respecter les droits et les devoirs de chacun. Le texte, là encore, n'aborde que trop peu la question. Le sport est d'abord un fait social et culturel avant d'être un marché.
Aussi, considérant les avancées contenues dans cette proposition de loi, mais déplorant ses nombreux manques et les conditions inacceptables de son examen, le groupe GDR s'abstiendra. Puisse l'examen du texte au Sénat et son passage en nouvelle lecture dans notre assemblée nous permettre de corriger le tir.