Depuis maintenant un an, la crise sanitaire perturbe fortement la vie des Français. La stratégie de gestion de crise a légitimement pris le parti de protéger du virus, d'abord, les plus vulnérables, c'est-à-dire les personnes âgées et celles présentant des comorbidités. Par ailleurs, les mesures sanitaires se sont accompagnées de mesures de préservation de notre économie, et nous ne pouvons que saluer l'engagement fort du Gouvernement et en particulier du ministre de l'économie, des finances et de la relance.
Toutefois, on peut s'interroger sur la situation de notre jeunesse, qui doit vivre avec le virus sans vaccin, sans chômage partiel, sans fonds de solidarité. En effet, si les plus jeunes sont peu touchés par les symptômes physiques de la covid-19, ils subissent en revanche de plein fouet la précarisation économique, l'isolement et une série de ruptures scolaires, affectives ou psychologiques. Ces effets ont été analysés dans le rapport remis en décembre 2020 par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse – jeunesse dont nous ne pouvons faire la victime collatérale d'une crise sans précédent.
Depuis le début de la crise, le nombre des bénéficiaires du RSA a augmenté de 7,5 % et les étudiants accusent une perte de revenus d'en moyenne 274 euros. 33 % d'entre eux déclarent avoir rencontré des difficultés financières pendant le confinement.
Face à ces difficultés, le Gouvernement a pris des mesures pour lutter contre la précarité étudiante et préserver la capacité d'insertion économique et sociale des jeunes, notamment au travers du plan « 1 jeune, 1 solution », de l'aide proposée pour faire face à la précarité alimentaire, qui permet désormais à tous les étudiants de bénéficier de deux repas par jour pour le prix d'1 euro dans les restaurants universitaires, du doublement des aides d'urgence pour les étudiants, et enfin de la création de 20 000 emplois étudiants supplémentaires pour les missions de tutorat. Sur ce dernier point, je formule le souhait que ce plan soit pérennisé, car il répond à un besoin réel de nos jeunes au-delà de la conjoncture actuelle.
Nous devons, avec lucidité, reconnaître que la détresse des jeunes ne s'est pas créée pendant le confinement ; cette crise a surtout permis de l'exacerber et de la mettre en lumière. Aussi, pour atteindre nos objectifs, relancer l'activité de nos entreprises, vaincre le virus, notre meilleure arme est notre stratégie vaccinale, déployée depuis plusieurs mois sur l'ensemble du territoire national. C'est près de 10 % de la population française qui a déjà pu recevoir une première dose de vaccin, alors que l'Union européenne a commandé pour le deuxième trimestre 2021 plus de 55 millions de doses.
C'est dans ce cadre que je souhaite formuler quelques pistes. La France devrait recevoir en avril prochain 8 millions de vaccins. Ce nouveau vaccin possède, d'un point de vue logistique, plusieurs avantages non négligeables, notamment son mode de conservation simple et le fait qu'il soit pour l'heure le seul vaccin à s'être montré efficace avec une injection unique. Nous pourrions, afin de redonner une perspective d'avenir à notre jeunesse, envisager d'avancer la vaccination des 8 millions de 18-25 ans en France, afin qu'ils puissent préparer la rentrée de septembre, se projeter dans l'emploi ou encore envisager Erasmus.
Préparer l'avenir, c'est permettre aux étudiants et aux jeunes actifs de reprendre leurs activités et d'envisager la réouverture des bars, des restaurants, mais également des lieux de culture. Trop longtemps, nous avons laissé nos jeunes dans une situation passive. Parallèlement à la stratégie vaccinale, le groupe Agir ensemble proposait un investissement massif dans des solutions d'aération des bâtiments, amphithéâtres, salles de cours, cinémas, gymnases et autres établissements recevant du public, ciment de notre vie sociale, en particulier quand on a 20 ans.
Parce que vivre avec le virus, ce n'est pas vivre sans nos libertés, mais bien être capable de faire face et de penser à l'avenir, cessons le tableau noir et les discours anxiogènes. Collectivement, assurons à notre jeunesse que nous ne parlerons pas dans les prochaines décennies d'une génération sacrifiée, mais d'une génération libérée, innovante et résiliente.