Les chiffres de la dixième semaine mettent clairement en évidence que, dans les départements d'outre-mer, la campagne de vaccination est en retard. Aujourd'hui, à La Réunion, seules 23 000 personnes ont été vaccinées, soit 3,9 % de la population, alors que dans l'Hexagone, le taux est de 7,9 %, soit le double. Il n'y a aucune raison d'être beaucoup moins vacciné dans les départements d'outre-mer que dans l'Hexagone.
Madame Buffet, vous avez indiqué que le taux d'utilisation des doses du vaccin Pfizer-BioNTech était de 90 % en métropole. À La Réunion, où nous ne disposons que du vaccin Pfizer, seulement 60 % du stock a été utilisé. Nous savons que cela tient à une méfiance, certes injustifiée, à l'égard des vaccins, mais également au phénomène de dispersion de la population et à l'isolement de certaines personnes. Pour les toucher, il faut impliquer beaucoup plus les médecins et les infirmières, qui, aujourd'hui, ne le sont pas du tout.
Eu égard à la situation réelle et à la faiblesse des hôpitaux publics dans les départements d'outre-mer – nous ne disposons pas des infrastructures ni de la capacité de transférer des malades en réanimation dans des régions voisines – , il faut faire vacciner tous ceux qui le souhaitent pour ne pas perdre des doses, ce qui serait criminel. Que comptez-vous faire pour accélérer la campagne de vaccination en outre-mer, comme le préconise d'ailleurs le dernier avis du Conseil scientifique, étant donné que le taux de vaccination y est moitié moindre de ce qu'il est au niveau national ?