Il faut aller plus vite, mais cela ne sera rendu possible que par un seul paramètre : l'augmentation des livraisons. En effet, nous n'avons pas de stock caché, et toutes les doses livrées sont utilisées. Nous avons procédé à 1,5 million de vaccinations la semaine dernière, et 1,2 million la semaine qui vient de s'écouler, compte tenu des quelques jours de suspension d'AstraZeneca. Nous recevons pourtant un peu moins de vaccins que nous n'en utilisons aujourd'hui. C'est possible notamment grâce à la septième dose car, contrairement à ce que j'ai pu entendre, quand une septième dose peut être utilisée, elle l'est ; le bon sens des professionnels de santé n'a pas besoin d'une directive nationale.
Nous irons plus vite quand les livraisons augmenteront. Dès la première semaine d'avril, nous passerons de quelques centaines de milliers de doses de Pfizer par semaine à 1,9 million. Et, puisque nous irons plus vite, il faudra que les centres puissent vacciner davantage. J'ai appris qu'un centre de vaccination à Strasbourg informait la population qu'il ne vaccinerait pas les jours fériés, mais je vous le dis : les centres de vaccination vaccineront les jours fériés, tous les jours, les week-ends et, s'il le faut, les nuits. Nous allons augmenter le nombre et les plages horaires des centres et nous faisons tout pour les doter des ressources humaines leur permettant de fonctionner. Nous allons, de plus, créer des centres d'État – vaccinodromes ou mégacentres, peu importe la terminologie – , qui seront implantés sur le territoire à raison d'au moins un par département, afin de suivre le rythme. En parallèle, les professionnels de santé libéraux – médecins, pharmaciens, infirmiers, sages-femmes – devront également vacciner avec un rythme soutenu.
L'élargissement se fera suivant la même logique que celle que nous appliquons depuis le début de la campagne. Un retraité de 69 ans présente un risque bien plus important de contracter une forme grave de la maladie qu'un professionnel en activité, qu'il soit professeur ou policier, âgé de 30 ans, et les patients que l'on trouve en réanimation sont des gens âgés. L'âge étant le facteur de risque principal, nous allons élargir par tranche d'âge : après les personnes de 75 ans et plus viendra bientôt le tour d'une autre tranche. Nous augmenterons ainsi le public cible afin de remplir tous les rendez-vous, l'urgence étant de protéger ceux qui peuvent mourir ou aller en réanimation à cause du virus. Débrider, oui, mais en fonction des doses que nous avons ! Il ne serait pas très élégant d'appeler 10 millions de personnes alors que nous ne disposons que d'1 million de doses par semaine, car les gens se casseraient le nez au moment de prendre rendez-vous. Nous accompagnons les gens et nous multiplions les démarches d'« aller vers » pour vacciner par ordre de priorité, c'est-à-dire par ordre de risque.