Sans même parler des cas particuliers comme Israël, les Émirats arabes unis ou le Bahreïn, qui ont d'ores et déjà vacciné une large part de leur population, la France est à la traîne en Europe. Vous pouvez nous parler de l'Allemagne et de l'Italie ; je vous parlerai du Royaume-Uni, qui est loin devant nous et qui a vacciné près de 850 000 concitoyens en une seule journée, samedi dernier. Mais Malte, la Serbie, la Hongrie, l'Estonie, le Danemark, la Turquie, l'Islande, la Finlande, Chypre, la Lituanie, l'Autriche, la Norvège, la Slovénie, la Suisse, l'Irlande, la Pologne, le Portugal… ont également vacciné une part de leur population plus importante que la France.
À plusieurs reprises, les élus locaux avaient proposé de prendre leur part dans la mise en place de centres de vaccination à grande échelle, mais vos décisions ont tardé et elles tardent encore. Après le stade Vélodrome, nous attendons le vaccinodrome du Stade de France au mois d'avril. Pourquoi avoir tant attendu ? Les centres de vaccination géants ont longtemps été honnis par le Gouvernement, qui refusait catégoriquement de les intégrer dans sa stratégie vaccinale. Il n'est jamais trop tard pour changer d'avis, mais pouvez-vous, au moins, nous expliquer les raisons de ce revirement ?
Une épidémie se gère en communiquant beaucoup d'informations, et nous n'en avons pas eu beaucoup. De ce point de vue, la méthode choisie par le Conseil de défense et le Président de la République lui-même n'est pas la bonne. Ce qui a manqué, c'est l'explication, en particulier fin janvier, début février : alors que beaucoup de pays européens décidaient de reconfiner, cette décision n'a pas été prise en France. Il s'avérera plus tard que c'était une erreur. Nous devrions connaître les éléments dont disposait le Président de la République, mais nous ne les avons toujours pas, et nous ne savons pas ce qui l'a poussé à faire ce pari. Pouvez-vous nous éclairer sur ces données objectives ? Quelle décision le Président a-t-il prise, en vertu de quels arguments ? Cela a tout de même coûté la mort de nombre de nos concitoyens : près de deux cents par jour pendant quarante-cinq jours.