Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du lundi 22 mars 2021 à 16h00
Dimension logistique de la stratégie vaccinale contre la covid-19

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Le fait que la Commission européenne elle-même, et non ses États membres, ait passé commande présente un intérêt, celui de nous donner accès à une grande diversité de vaccins. Par contraste, le Japon, souvent cité en exemple pour sa gestion de la crise sanitaire, a fait le choix de ne pas commander de vaccins à Pfizer, préférant attendre celui conçu par AstraZeneca – à moins que ce ne soit l'inverse – , si bien que là-bas, la campagne vaccinale commence à peine. À plusieurs, on est plus fort. La Commission européenne, les vingt-sept pays de l'Union nous ont permis de bénéficier d'un « portefeuille » de vaccins très large. Les règles sont claires et transparentes d'un pays à l'autre. Je répète : aucun pays n'achète de vaccins pour soi seul et si un pays, après en avoir démarché un autre, récupère des doses, il les met au pot commun. Cette démarche collective européenne est importante.

Vous faites référence à des laboratoires qui ne respectent pas les livraisons prévues. C'est évidemment regrettable et, croyez-moi, je suis le premier à le déplorer. Quand AstraZeneca nous informe qu'au lieu de recevoir 1 300 000 doses pour une semaine, nous en recevrons 140 000, cela change tout pour les médecins et les pharmaciens qui les attendaient et ne les recevront pas, et cela crée de l'incompréhension, parfois de la colère. Je le comprends d'autant mieux que, moi-même, cela me met en colère, à chaque fois qu'un laboratoire appelle pour prévenir que les vaccins livrés seront moins nombreux que prévu, parce que j'ai hâte de protéger la population. Nous partageons donc ce sentiment.

Enfin, en la matière, le régime de responsabilité est fixé par le droit commun de l'Union européenne relatif à la protection des consommateurs. Nous ne pouvons donc pas annuler des commandes. En revanche, nous pouvons légitimement taper du poing sur la table, ce que font notamment les commissaires européens concernés.

Je souhaite par ailleurs en revenir aux pays de l'Est de l'Europe que vous avez cité tout à l'heure, monsieur David. Si leur taux de vaccination est supérieur au nôtre, c'est qu'ils ont eu recours à des vaccins qui ne sont pas validés par l'autorité sanitaire européenne. Si, en tant que ministre de la santé, je décidais de valider un vaccin n'ayant pas fait l'objet d'une validation de l'Agence européenne des médicaments, voire d'un dépôt de demande de validation devant celle-ci, en déclarant que ce n'était pas grave, j'aurais du mal à échapper à une commission d'enquête. Et pour cause.

Comparons ce qui est comparable : les pays de l'Union européenne disposent des mêmes vaccins, validés au même moment par l'Agence européenne des médicaments. Ce sont ceux-là que nous utilisons, en toute confiance.

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