Ce soir, à l'initiative du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, nous allons débattre d'un sujet essentiel, celui de la dette, qui s'élève à 2 600 milliards d'euros. Et pour commencer, s'il vous plaît, ne comparons pas la dette d'un ménage avec celle de l'État. Un État n'a rien à voir avec un ménage, qui peut s'endetter pour acheter une maison avec la perspective d'avoir plus tard un patrimoine et, ensuite, quand il sera à la retraite, de n'avoir plus de dette. Un pays n'est pas comme une personne : il ne meurt jamais, il a un horizon de vie infinie et peut s'endetter toujours. Oui, un État investit perpétuellement pour préparer l'avenir, en tout cas c'est ce qu'il devrait faire pour préserver sa souveraineté industrielle, pour la transition écologique, pour former les jeunes et leur garantir un bon travail, pour la recherche, pour une politique de santé publique, pour construire des hôpitaux, des universités, et ce pour des générations entières.
Mais, pour le camp libéral, il y a un autre sujet : il faut la payer ! Comme si on allait rembourser 2 600 milliards d'euros, qui plus est en demandant aux Français de travailler davantage, de travailler plus longtemps, de réduire les dépenses publiques, de privatiser, et tralali et tralala. Ça fait vingt ans que cette musique est jouée par la Commission européenne, les banques, les assurances et les responsables politiques défenseurs de ce très vieux modèle libéral. La dette publique est devenue la justification exclusive des politiques capitalistes et des cures d'austérité.