En réalité, mes chers collègues, ce débat, et c'est bien dommage, escamote la véritable question : celle de la gestion de notre dette, dont la croissance inquiète à juste titre nos concitoyens. La lisibilité et la transparence doivent constituer la première priorité. Une dette se caractérise d'abord par l'utilisation qui en est faite, et non pas les circonstances dans lesquelles elle est contractée.
On veut séparer ou isoler une prétendue « dette covid » pour créer des conditions de lisibilité : et après tout, pourquoi pas une dette « crise financière », puis une autre, « crise de l'euro » ? A contrario, l'utilisation que nous faisons de la nouvelle dette doit être très clairement détaillée ; les Français savent parfaitement que s'endetter pour payer son loyer, c'est insoutenable, mais que s'endetter pour changer sa chaudière, c'est différent. L'État doit agir selon la même logique, en distinguant très clairement les dépenses de fonctionnement et les dépenses d'investissement, financées par notre endettement croissant.