Telle n'est pas notre conception d'une saine gestion : chaque année à l'occasion du budget, nous, députés du groupe Les Républicains, insistons sur cette situation et vous alertons sur la dérive des finances publiques.
Bien sûr, la crise a nécessité le déploiement de moyens considérables : 75 milliards d'euros pour le budget de la sécurité sociale et 140 milliards pour celui de l'État. Cependant, la pandémie n'est pas la seule explication : nous l'avons abordée avec un endettement à hauteur de 100 % du PIB, quand l'Allemagne affichait 60 %. Cet écart considérable affaiblit notre situation.
Lorsque l'on compare la France avec, selon les indicateurs, l'Allemagne ou la moyenne européenne, on constate que notre pays est le mauvais élève de la classe, qu'il s'agisse du déficit public annuel ou du niveau des dépenses publiques par rapport au PIB. Le coût administratif de la sphère publique est chaque année supérieur de 84 milliards d'euros à celui de la sphère publique de nos partenaires européens, soit quatre points de PIB.
Cet endettement massif – 2 700 milliards d'euros – , qui atteint 120 % de notre produit intérieur brut, engendre inévitablement des conséquences : son coût d'abord, l'atteinte à la crédibilité de notre pays ensuite. Malgré un contexte inédit de taux bas, le seul règlement des intérêts de la dette constitue le troisième poste de dépenses du budget ; personne n'ose imaginer quels seraient les effets d'une hausse des taux. La charge des intérêts de la dette se monte à 36 milliards en 2021.