« La dette publique : la payer ou l'annuler ? » : la question est légitime et la réponse, ce soir, fait débat. Pour que nous comprenions pleinement la portée de l'interrogation, permettez-moi de la reformuler en ces termes : dans cette guerre, devons-nous nous battre ou abdiquer ?
Depuis le début de la crise sanitaire, le Gouvernement et notre majorité ont suivi la stratégie du « quoi qu'il en coûte », déclinée en de nombreux dispositifs de soutien massif, au premier rang desquels le fonds de solidarité, l'activité partielle et le report – voire l'annulation – des charges fiscales et sociales. Cette stratégie a permis de préserver le patrimoine entrepreneurial français et d'envisager une meilleure reprise de l'économie. À crise exceptionnelle, mesures exceptionnelles. En dernier ressort, l'État a en effet joué un rôle d'assureur de l'économie, au prix d'un surcroît important de dette publique.
Toutefois, parler de la dette sans en définir les contours n'a pas de sens. Aussi, comme il existe un bon et un mauvais cholestérol, il existe une bonne et une mauvaise dette. La bonne dette finance l'investissement ; elle est axée sur les enjeux de l'économie de demain – l'innovation, l'avenir de notre jeunesse, le développement industriel et la transition vers une économie plus vertueuse et plus verte, tout en assurant la compétitivité des secteurs clés face à la concurrence internationale.
Cibler la bonne dette, l'isoler pour mieux la cantonner et différer son remboursement de quelques années, tel sera l'enjeu d'après-guerre. Cette proposition, faite par François Bayrou, haut-commissaire au plan, …