Intervention de Mohamed Laqhila

Séance en hémicycle du lundi 22 mars 2021 à 21h30
La dette publique : la payer ou l'annuler

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMohamed Laqhila, Dem :

Monsieur le ministre, monsieur le ministre délégué, il faut savoir écouter le haut-commissaire au plan ! Toute notre population devra participer à cette reconstruction massive. Voilà le cap, le défi que nous devons présenter à nos concitoyens pour leur donner de l'espoir tout en leur tenant un discours de vérité.

Vérité, crédibilité, responsabilité : ces trois mots incitent à rembourser la dette. Assumer cette dernière revient à tenir un discours de vérité à nos concitoyens. L'argent qui a été déployé pour soutenir nos populations n'est pas de l'argent magique. Cela, les Français le savent ; affirmer le contraire serait un mensonge et une insulte à leur sagacité.

Ensuite, il s'agit d'assurer notre crédibilité, en envoyant un signal fort à la communauté internationale, à nos partenaires européens et aux investisseurs en garantissant tout simplement que l'engagement de la France se caractérise par une signature de qualité, une parole solide et une vision d'avenir ambitieuse. J'en veux pour preuve que la crédibilité et le sérieux de la signature française autorisent notre pays à s'endetter à des taux négatifs, pour des durées allant jusqu'à quinze ans. Un défaut sur la dette détenue par les investisseurs privés susciterait des interrogations quant au remboursement des dettes nouvellement émises, et provoquerait donc une hausse de la prime de risque. Cela pourrait entraîner un effet boule de neige, avec toutes les conséquences néfastes que vous pouvez imaginer. Enfin, il s'agit d'assumer notre responsabilité envers les générations futures.

Vous l'aurez compris chers collègues, l'enjeu à moyen et long termes dépend de notre capacité à maîtriser nos dépenses. Depuis les années 1970, nous avons laissé l'endettement courir, sans nous interroger sur leur qualité. Maîtriser nos dépenses aujourd'hui revient à soulager les générations futures. Nous ne pouvons leur laisser des finances moribondes, fruits de mauvais choix de gestion.

L'équation est pourtant simple : si la dette publique finance un supplément d'investissements efficaces dans les infrastructures, l'éducation, la formation, la recherche ou le soutien aux entreprises innovantes, elle engendrera un supplément de revenus à l'avenir, et ne constitue donc pas une charge pour les générations futures.

Selon Pierre Mendès France, « un pays qui n'est pas capable d'équilibrer ses finances publiques est un pays qui s'abandonne » ; et j'ajouterai : qui abandonne ses générations futures. Soyez certains qu'ensemble, nous gagnerons cette guerre. Si nous voulons une France d'après-guerre forte, fière de son modèle social et compétitive, c'est collectivement que nous la reconstruirons.

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