La situation semble alarmante : la dette de notre pays va dépasser les 120 % du PIB. Dès lors, la question de sa gestion se pose : croissance, inflation, annulation de la partie détenue par les banques centrales, obligations perpétuelles, maîtrise ou réduction des dépenses publiques, création de recettes nouvelles.
La commission Arthuis, créée à votre initiative, propose de taillader dans les dépenses publiques. Nous pensons qu'une cure d'austérité n'est pas la bonne solution ; c'est même une idée dangereuse. Nous en avons déjà fait l'expérience, après la crise de 2008 : elle a conduit à supprimer massivement des postes dans la fonction publique, à faire reculer les services publics et à développer une politique du chiffre plutôt qu'une politique fondée sur l'humain. Nous en payons aujourd'hui le prix, notamment dans les secteurs de la santé, de l'accompagnement à l'emploi et de la sécurité.
Pire, force est de constater que l'austérité n'a même pas produit les effets escomptés sur la dette. L'exemple français n'est pas le seul à le montrer : l'austérité infligée à la Grèce par la troïka confirme la règle. Cette politique a-t-elle permis de rétablir les finances publiques ? Même pas ! La dette grecque est passée de 110 % du PIB en 2008 à 177 % en 2014.