Intervention de Charles de Courson

Séance en hémicycle du lundi 22 mars 2021 à 21h30
La dette publique : la payer ou l'annuler

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson, LT :

Face à la crise du covid-19, le Gouvernement, ou plus exactement le Président de la République, a fait le choix du « quoi qu'il en coûte » pour prévenir un effondrement économique et social. Nous estimons qu'il s'agit d'un choix excessif, car, par définition, l'action publique s'exerce toujours sous contrainte financière. Sur le plan budgétaire, il en résulte que le coût de la crise devrait faire bondir la dette publique de près de 100 % du PIB à la fin de l'année 2019 à plus de 120 % à la fin de 2021.

Certes, en 2021, la charge des intérêts de la dette, 37 milliards d'euros, reste à un niveau historiquement bas grâce à des taux d'intérêt très faibles, voire négatifs ; mais la dette atteindra quasiment 3 000 milliards d'euros à la fin de cette année, soit 100 000 euros par famille française : ni plus ni moins que la valeur moyenne d'une maison dans ma circonscription.

Ces milliards déployés dans les plans d'urgence et de relance ne sont pas tombés du ciel. Ils viennent alourdir une dette publique déjà considérable. Votre faute originelle, monsieur le ministre, monsieur le ministre délégué, est de ne pas avoir entrepris des efforts suffisants pour réduire les dépenses au moment où vous auriez dû le faire, c'est-à-dire au cours des trois premières années de cette législature. Faut-il encore rappeler que la crise n'explique pas à elle seule notre endettement record ? Avant cette crise, la dette française frôlait déjà les 100 % du PIB, contre un peu plus de 80 % en moyenne dans l'Union européenne : nous avons donc abordé la crise en situation de faiblesse. Le même constat peut être fait en 2021 : les économies structurelles n'ont été réalisées, lors des trois premières années de cette législature, qu'à hauteur d'environ un tiers des efforts nécessaires, soit 6 à 7 milliards par an au lieu des 20 milliards annoncés en juillet 2017.

Avec le déclenchement de la crise sanitaire, vous avez fait le choix de l'open bar jusqu'à l'élection présidentielle, et vous avez renoncé à faire des économies. Le « quoi qu'il en coûte » fonctionne pour un temps, mais encore faut-il pouvoir le supporter sans obérer l'avenir. Aujourd'hui, la question légitime, et qui inquiète nos concitoyens, est de savoir qui va payer.

1 commentaire :

Le 01/04/2021 à 10:58, Laïc1 a dit :

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La BCE bien sûr.

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