Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du lundi 22 mars 2021 à 21h30
La dette publique : la payer ou l'annuler

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon, FI :

Année après année nous avons dû payer pour cette trouvaille, puisque, comme vous le savez, personne ne rembourse.

La troisième cause, c'est la baisse des recettes fiscales : 52 milliards – par an ! – de cadeaux fiscaux par M. Chirac, 23 milliards de cadeaux fiscaux par M. Sarkozy, 20 milliards par M. Hollande, et 43 milliards d'euros par M. Macron. Les mêmes viennent maintenant nous donner des leçons sur la manière d'organiser l'économie et nous expliquent pourquoi les gens doivent se priver de tout pour répondre à une exigence qui n'existe pas. La dette n'est pas en danger tant qu'elle est un stock qu'on maîtrise.

Il faut diminuer ce stock, car personne, dans cette enceinte, ne peut prendre la responsabilité morale d'affirmer que les taux d'intérêt resteront toujours négatifs. Le jour où les agences de notation désigneront la France comme un adversaire – et elles le feront – , les taux remonteront. À ce moment, nous serons plongés dans la difficulté, donc ça suffit : il ne faut pas dire que le niveau du stock n'a pas d'importance.

C'est la raison pour laquelle nous faisons une proposition raisonnable : annuler la part de la dette française qui a été rachetée aux banques privées par la Banque centrale européenne qui la détient dans ses coffres. Cet argent n'existe pas, il ne coûte rien à la Banque centrale européenne, et l'effacement de cette somme gelée à intérêts négatifs ne ferait qu'une chose : bloquer son bilan sans la désargenter. Pas un seul investisseur privé ne serait privé de quoi que ce soit.

J'ai fini, madame la présidente, merci pour votre bienveillance. Je vous dirai qu'à l'heure où nous avons des milliards à emprunter pour faire face à la bifurcation écologique, la politique préconisée par M. Arthuis est une sottise.

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