Il a raison de rappeler que la confiance est un facteur essentiel au fonctionnement de l'économie. Annuler la dette publique en Europe reviendrait à rompre le pacte de confiance. Cette approche s'appuie sur une longue liste d'arguments juridiques, techniques, pratiques et financiers qui ignorent les réalités de l'économie et les marchés financiers.
Il existe, de surcroît, un obstacle politique européen très simple et très clair à cette solution : un grand nombre de nos partenaires européens ne l'accepteront jamais. En effet, ses conséquences sont à leurs yeux évidentes : perte de confiance, perte de crédibilité, destruction de richesses, appauvrissement des épargnants, remontée des taux d'intérêt, risque d'inflation et de chômage, et j'en oublie. Une telle solution est donc inopportune et, surtout, dangereuse.
Passons aux choses sérieuses. Je voudrais vous interroger sur l'avenir de notre gestion économique et sur notre capacité à maîtriser la dette.
Comment pouvons-nous identifier la fameuse dette covid et la cantonner ? Si nous la cantonnons, quel traitement allons-nous lui réserver ? Ne pourrions-nous pas mettre en place, avec nos partenaires, un mécanisme européen dédié à la gestion de la dette covid, s'accompagnant d'un plan de rééchelonnement et d'un plan de financement ? Quel plan pouvons-nous déployer pour la dette publique hors covid ? Pouvons-nous proposer de nouvelles règles européennes pour le pacte de stabilité et de croissance ? Parmi ces pistes, quelles priorités le Gouvernement entend-il retenir pour les cinq prochaines années ?