Madame la secrétaire d'État, nous avons pris acte des efforts annoncés par le Gouvernement pour soutenir le secteur touristique, durement touché par la crise sanitaire, même si des adaptations urgentes seraient nécessaires pour l'outre-mer afin de tenir compte de nos réalités et de la taille de nos entreprises.
Pour le secteur associatif, souvent très lié à l'activité touristique en outre-mer, la situation est inquiétante. Près de 20 000 associations oeuvrent aux Antilles, souvent dans le tourisme, mais aussi dans le sport et la culture pour la moitié d'entre elles, ou encore l'éducation populaire, la jeunesse et l'aide sociale pour près d'un tiers. La moitié de ces associations n'ont pas ou peu de salariés, souvent moins de cinq, même si certaines peuvent en avoir plusieurs dizaines. L'INSEE estime que le secteur associatif aux Antilles draine près de 10 % des effectifs des salariés du secteur privé en outre-mer.
Confrontées à la crise sanitaire, la moitié des associations ont cessé leur activité pendant le confinement, et moins d'une sur dix a maintenu un taux d'activité supérieur à 50 %. Les effets de la crise sont donc catastrophiques pour le monde associatif. Les associations ont souvent un budget annuel de moins de 50 000 euros et ne vivent que des activités financées par leurs adhérents. En perdant leur activité, elles ont souvent perdu leur financement, sans pouvoir recourir aux aides de l'État.
Je souhaite donc vous interroger sur l'accompagnement juridique et financier que l'État pourrait proposer au secteur associatif, dont nous savons qu'il est essentiel en France. Je souhaite plus spécifiquement vous sensibiliser aux outre-mer, où le monde associatif joue un rôle démocratique et social déterminant auprès des personnes fragilisées par la vie ou vivant sous le seuil de pauvreté. Il faut un plan spécifique de soutien au secteur associatif, à l'instar de ce qui a été fait pour l'apprentissage, particulièrement durant cette période sanitaire inédite.